« Dans la peau du vivant » : quand les ingénieurs se mettent à la place… d’un pommier
Et si les ingénieurs devenaient des pommiers ? L’idée peut faire sourire, mais c’est justement le point de départ d’un projet de recherche mené par Guillaume Pérocheau et Jean-Philippe Pierre, enseignants-chercheurs à l’ISEN Méditerranée. Après trois ans de travaux, leur article vient d’être publié dans la revue à comité de lecture « Natures, Sciences et Sociétés ». Une reconnaissance pour cette approche audacieuse qui interroge notre manière de concevoir en intégrant les vivants non humains dans nos réflexions.
Tester l’empathie… au-delà de l’humain
L’équipe de recherche s’est appuyée sur une méthode bien connue dans le monde du design : les Persona, ces profils fictifs d’utilisateurs qui aident les concepteurs à se mettre à la place de leurs futurs usagers. Mais ici, le pari est original : appliquer cette méthode non pas à des humains, mais à des vivants non humains (végétaux, animaux…). Ainsi sont nés les Persona Non Humains (PNH), à un moment où les enjeux écologiques nous poussent à repenser nos relations avec le vivant.
Un projet décalé, une méthode prometteuse
Intitulé « Dans la peau du vivant. Le persona non humain (PNH) : un outil pour un design centré vivant », l’article explore en détail cette méthode et ses implications. Il constitue une première tentative de mesurer concrètement les effets de cette méthode sur le degré d’empathie ressenti par un ingénieur envers les non humains.
Guillaume Pérocheau et Jean-Philippe Pierre évoluent au sein du laboratoire RASSCAS, laboratoire transdisciplinaire en sciences techniques, humaines, économiques et sociales. Leur ambition est de proposer un régime de progrès régénératif pour les entreprises, les groupes humains et le vivant. Ils y produisent des outils pratiques, actionnables par les ingénieurs qu’ils forment et par les entreprises avec qui ils collaborent.
