Un partenariat scientifique pour explorer les relations entre les technologies et le vivant
Le Conservatoire du littoral, le Domaine du Rayol et l’ISEN Méditerranée créent la chaire « Jardins, technologies et imaginaires » pour explorer les relations futures entre les technologies et le vivant.
Mercredi 15 novembre 2023, Agnès Laville, Directrice de l’ISEN Méditerranée, André Del Monte, Président de l’Association du Domaine du Rayol, et Sophie Séjalon, Déléguée adjointe au Conservatoire du littoral PACA, ont signé un accord de partenariat scientifique intitulé « Chaire Jardins, technologies et imaginaires ».
Le jardin : une source d’inspiration pour un rapport équilibré entre les humains et la diversité biologique
Notre époque est marquée par un effondrement de la biodiversité qui n’épargne pas les écosystèmes méditerranéens, fragilisés par le réchauffement climatique et la suractivité humaine. Pourtant, dans un jardin comme celui du Domaine du Rayol, les humains, jardiniers de leurs paysages, savent concilier activité, développement et régénération de la diversité biologique autour d’eux. Et si nos rêves d’avenir, nos projets, nos technologies s’inspiraient de la philosophie qui sous-tend l’art de faire prospérer des jardins durables ?
Le besoin de concevoir des technologies à la fois durables et désirables
Nous savons désormais que les technologies que nous concevons, et les usages que nous en faisons, sont très souvent destructeurs pour les écosystèmes, ce qui met en péril nos propres sources de subsistance, et celles des générations futures. Dans ce contexte, l’ISEN Méditerranée affirme son ambition de révéler, former et inspirer les ingénieurs d’un monde plus sûr et plus juste. Pour cela, nous souhaitons explorer des futurs qui s’appuient sur des technologies à la fois désirables par les humains et soutenables pour nos écosystèmes.
Explorer de nouveaux imaginaires
La “Chaire Jardins, technologies et imaginaires” a pour objectif de proposer de nouveaux récits qui pourraient influencer les décideurs, ingénieurs, chefs de projets, pédagogues, chercheurs, fonctionnaires et citoyens, dès lors qu’ils se soucient de concevoir autour d’eux des mondes plus désirables, à la fois pour eux et pour les paysages vivants dans lesquels ils se développent. Dans les années à venir, l’un des objectifs est de donner forme à des expériences « de nature » matérialisées sous diverses expressions : livres, dessins, prototypes, conférences, podcasts, etc. Ces productions, matérielles ou immatérielles, se devront d’être guidées par une proposition simple : « Imaginons nos outils et nos techniques sans omettre que nous sommes les jardiniers de ce monde ».
Le Domaine du Rayol et Le Conservatoire du Littoral
Le Conservatoire du littoral
En 1975, le législateur a créé le Conservatoire du littoral pour soustraire de l’urbanisation une partie du rivage de la mer et des grands lacs en acquérant des parcelles naturelles et en leur conférant un régime de domanialité publique. En plus de 45 ans, ce sont plus de 206 000 hectares qui sont désormais sous protection de l’établissement public, formant plus de 760 sites, répartis de façon homogène sur le littoral de la métropole et d’Outre-mer. Coupures d’urbanisation, les sites du Conservatoire constituent aussi des zones « tampon » d’interface entre terre et mer.
Le Conservatoire assume sa responsabilité de propriétaire en relation étroite avec les gestionnaires. Garant de la pérennité de la protection, il définit les grandes orientations de gestion, réalise les aménagements et les travaux nécessaires à la restauration écologique et paysagère, à l’accueil du public, assure la formation et le commissionnement des gardes du littoral qui exercent des missions d’animation, de surveillance et de police sur son domaine.
Le domaine du Conservatoire n’est pas mis sous cloche : activités socio-économiques et accueil du public ont vocation à y être développés dans le respect de la protection des milieux naturels. Les usages traditionnels participent au maintien de la qualité des paysages et à la gestion des sites.
La sensibilisation du public à la richesse des paysages et milieux littoraux contribue à l’attrait touristique et à la qualité de vie des populations locales. Les sites du Conservatoire du littoral accueillent environ 40 millions de visiteurs chaque année.
Le Domaine du Rayol, Le Jardin des Méditerranées
Au pied du massif des Maures et posé en balcon face aux îles d’Hyères, le Domaine du Rayol, ancien domaine de villégiature, est devenu un espace naturel protégé en 1989 grâce à son acquisition par le Conservatoire du littoral. La réhabilitation du site a été confiée au paysagiste Gilles Clément, qui choisit d’y combiner les paysages naturels et emblématiques des régions lointaines où règne un climat similaire à la côte varoise. Il crée ainsi des paysages biologiquement similaires mais plastiquement distincts. C’est au travers des réflexions pour le Domaine du Rayol qu’est né son concept de Jardin Planétaire.
L’esprit des lieux est celui des voyages. Voyage dans des paysages méditerranéens lointains : le chaparral de Californie, le matorral du Chili, le fynbos d’Afrique du Sud, le mallee et le kwongan d’Australie sont représentés. Voyage dans des paysages « invités », au climat plus aride ou subtropical : Mexique, Asie et Amérique subtropicales, Nouvelle-Zélande.
Pour Gilles Clément, « Le Domaine du Rayol est un jardin où la mise en scène des paysages n’est pas considérée comme une fin en soi, mais comme un moyen de rendre intelligible la complexité du vivant ».
L’Association du Domaine du Rayol, gestionnaire du site, est reconnue d’intérêt général et entreprise de l’économie sociale et solidaire. Elle emploie une trentaine de salariés permanents. Le site est ouvert au public tous les jours, toute l’année (sauf le 25/12) et propose des activités variées : visites guidées, expositions, formations pour particuliers et professionnels, sentier sous-marin, restaurant éco-responsable, librairie spécialisée, pépinière écologique, etc.
Lire aussi : Article Var Matin du 20/11/2023 « La technologie au service de la nature au Domaine du Rayol
Une convention vient d’être signée au jardin des Méditerranées au Rayol-Canadel-sur-Mer. Son objectif? Concevoir, innover et explorer une convergence entre les technologies et le vivant »


