Si quelqu’un passe la porte du fablab en me disant qu’il a envie de fabriquer un skate volant ou un sabre laser, je sais pertinemment que ce sera très difficilement réalisable, voire impossible. L’idée n’est pas d’empêcher les gens mais de les laisser faire parce qu’en faisant, ils vont apprendre.
Cœur de métier
Le fablab rassemble en un même lieu la panoplie des outils de base utiles à la conception d’objets mais également des machines plus sophistiquées et onéreuses dont l’usage requiert une réelle expertise. L’accès à l’impression 3D, à la découpe laser ou à du matériel de prototypage rapide est une première étape. Pour réaliser leurs projets, les élèvesingénieurs et les créateurs en tout genre pourront suivre les recommandations d’Eric Serre mais aussi prendre conseil auprès des autres utilisateurs du fablab. Eric assure des formations dédiées à l’utilisation des machines mais aussi à celle des logiciels. « La particularité dans le fablab, c’est que l’on a un échange complètement horizontal. Tout le monde apprend de tout le monde ». L’utilisateur s’enrichit de ses tâtonnements et un projet non abouti en fait souvent émerger un nouveau, original et performant, dont peut s’étonner le porteur lui-même.
Prospective
Les cybercafés ont vu leur nombre décroître avec l’arrivée d’internet dans les foyers. La tendance pour les fablabs est toute autre. Ils se multiplient un peu partout, aussi bien dans les écoles qu’au sein des entreprises. A la mutualisation des machines dont il serait compliqué d’envisager l’installation à domicile, s’ajoute la force des rencontres, celle des échanges de savoir-faire et de connaissances. L’évolution des fablabs sera surtout matérielle, et fortement corrélée à celle des nouvelles technologies. Sur le plan humain, le modèle organisationnel en place semble parfaitement satisfaisant et durable. Les fablabs, force de propostion de solutions alternatives, sont également une excellente réponse à des préoccupations majeures que constituent la sauvegarde et la protection de notre planète.
360°
La particularité du Fablab de Toulon (le iLab), c’est qu’il est cogéré par trois entités : Yncréa Méditerranée, Kedge Business School et Toulon Var Technologies, une agence de développement économique. Tout le monde peut s’inscrire au iLab. Il fonctionne un peu comme une bibliothèque. Récemment, le iLab a travaillé avec Médecins sans frontières. Il s’agissait de tester des procédés de reconstruction faciale à partir de modèles 3D, de moules de visages. Une fois mis au point, ces procédés se destinent aux pays émergents, dans lesquels les ressources et les moyens techniques restent insuffisants.
À propos de moi
Je suis designer touche-à-tout diplômé de l’université de Salford. Après une expérience professionnelle en entreprise de plusieurs années, je me suis passionné pour l’univers des fablabs et du mouvement « maker ».
Domaines d'expertise
Un peu un OVNI au sein d’une école d’ingénieurs, mes compétences sont essentiellement dans les domaines du design et de la création.
Activités de recherche et développement
Les travaux menés à l’ISEN nécessitent régulièrement la réalisation de prototypes. J’accompagne dans ce cadre d’autres enseignants chercheurs dans la concrétisation de projets.
Activités d'enseignement
Prototypage, modélisation 3D, prise en main de machines à commande numérique.