Pourquoi s’intéresse-t-on à ce domaine chez Yncréa Méditerranée ?
Depuis le début du 21e siècle, la production et l’optimisation des consommations énergétiques sont au centre des préoccupations mondiales, dues à l’épuisement des ressources fossiles, l’impact des ressources énergétiques et les pollutions engendrées.
En France, la loi Grenelle 2 de 2010 engage de nouvelles actions sur différents thèmes, et tout un volet sur l’énergie et le climat, dont l’objectif est de réduire de 20% les émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2020 en s’appuyant sur les trois points suivants :
- réduction de la consommation d’énergie ;
- prévention des émissions de gaz à effet de serre ;
- promotion des énergies renouvelables.
Ces trois points sont guidés par les politiques régionales engagées avec les SRCAE, Schémas Régionaux du Climat de l’Air et de l’Énergie. Cette dynamique génère des besoins en recherche, en compétences pour les futurs ingénieurs pour répondre à tous ces défis.
En quoi consiste cette thématique de recherche ?
Les énergies intelligentes visent à fournir un système énergétique qui soit efficace, rentable, durable, sûr et qui utilise au mieux les ressources naturelles.
L’objectif est de créer des solutions énergétiques intelligentes pour relever les défis à venir. L’un de ces défis est l’introduction de la flexibilité de la demande sur le marché européen de l’énergie. La production d’énergie renouvelable est incitée notamment par les directives européennes dans le but de la neutralité carbone 2050. De fait, elle augmente, mais cette production n’est pas facilement stockable, ou alors stockable avec perte de rendement. Par conséquent, des mécanismes de flexibilité sont mis en place afin de maximiser l’usage de cette énergie ponctuelle, ceci afin de susciter une consommation qui suit la production. De nouvelles réglementations sont donc en cours de création, impliquant que la technologie va s’adapter pour répondre à ces besoins.
Il y a de nouveaux acteurs sur le marché de l’énergie qui émergent, comme les agrégateurs, qui valorisent la flexibilité. Le marché évolue, les fournisseurs d’électricité devenant des fournisseurs de services énergétiques.
Ces nouveaux services et nouvelles interconnexions nécessitent de l’interopérabilité, de la confidentialité et de la sécurité.
Ainsi, l’introduction de la flexibilité favorise l’installation de nouvelles technologies chez le consommateur. Ces technologies installées permettent de contrôler automatiquement et intelligemment les différents appareils ménagers.
De plus, les consommateurs deviendront des « consom’acteurs » en permettant au gestionnaire du réseau électrique et aux agrégateurs de contrôler la demande, ce qui rendra possible la décarbonisation du secteur de la production d’électricité et le contrôle des énergies renouvelables avec une plus grande granularité.
Les smart energy se résument à identifier les personnes qui ont besoin d’énergie et de la fournir au bon moment, au bon endroit et au moindre coût, en préservant les ressources naturelles.
Comment réalise-t-on cette R&D ?
L’équipe Smart Energy mêle observations et réalisations dans ses travaux quotidiens, à la fois dans le domaine de la recherche, dans le domaine industriel et dans le domaine académique.
Côté « observation », les membres de l’équipe font une veille technologique permanente sur les domaines qui leur sont proches (énergies renouvelables, smart grid, flexibilité, autoconsommation, législation, innovation pédagogique, etc.) ceci afin de rester au fait des évolutions, ainsi que de se remettre en permanence en question.
Les retombées directes de ces travaux se voient dans les thématiques de cours proposées aux étudiants ainsi que dans les études de faisabilité de projets industriels, mais aussi de manière plus latente dans l’organisation de l’ISEN Yncréa Méditerranée, sous la forme de cellules de réflexion (sur l’énergie, le smart grid, la recharge de véhicule électrique, etc.)
C’est pourquoi l’équipe participe à un des plus grands projets d’implémentation des smart energy : InterConnect, qui permet de faire une démonstration d’interopérabilité et de flexibilité de la demande.
Le projet Interconnect (Interoperable Solutions Connecting Smart Homes, Buildings and Grids) prévoit l’implémentation de solutions numériques interopérables permettant d’ajuster la consommation électrique des bâtiments en fonction des besoins du réseau électrique. Le budget total du projet est de plus de 35 millions d’euros. Le projet a débuté le 1er octobre 2019 et dure quatre ans.
Ce projet permet de montrer comment les objets connectés, via une plateforme intéropérable (pour leur permettre de communiquer ensemble), peuvent répondre aux besoins de flexibilité du réseau pour les différents acteurs concernés (gestionnaires de réseaux , fournisseurs d’énergie, agrégateurs, …)
Des industriels contribuent à la transition énergétique : Citroën, Dalkia, Enedis, ENGIE, Gfi, GrDF, PSA, RTE, Sensinov, ThermoVault, Trialog, Veolia, etc. Il y a énormément d’acteurs concernés, que ce soit dans l’économie d’énergie, la production d’énergies renouvelables, des réseaux de transport, de distribution et de stockage d’énergie, et tous les équipementiers nécessaires pour fournir les installations dans ces différents domaines.
Projets Smart Energy réalisés :
- ombrière solaire avec le CEA ;
- production d’énergie intelligente sur l’Île du Levant.
Projets en cours :
- Interconnect : concerne un projet de recherche H2020, https://interconnectproject.eu/ ;
- Smart Isen : panneaux solaires sur le toit de l’ISEN Yncréa Méditerrannée.